La sleeve, comment en parler à mes proches ?

Le parcours pré opératoire parait parfois long mais il permet aux patients d’avoir une préparation pertinente et aboutie. Chaque patient passe par des étapes clés qui l’amène à une intervention qui changera son rapport à l’alimentation ainsi que son rapport à soi. 

C’est une démarche personnelle et intime qui pourtant impacte les proches dans une mesure non négligeable. 

Qu’il s’agisse d’un compagnon (compagne), d’enfants, d’amis, de parents... la nouvelle dynamique de vie va apporter son lot de changement et nécessairement son lot de questions. 

L’inquiétude des proches peut parasiter l’intention du patient mais aussi l’encourager. Dans le cas où le stress est trop présent, le patient se sent démuni et culpabilise. Se pose alors la question de la façon d’aborder un sujet qui a déjà été longuement réfléchit par le patient et qui peut faire souffrir. Comment parler d’un mal être souvent cacher par une fausse bonne humeur ou comment faire comprendre que le recours à la chirurgie n’est pas dû à l’attrait de la facilité ? 

Le proche du patient découvre progressivement ce que l’autre vit et se sent parfois impuissant face à cela. 

Les examens médicaux dévoilent des risques non envisagés et une projection de vie peu sereine si l’on reste dans les conditions actuelles. 

Le rapport à l’acte chirurgicale est anxieux et il semble compliqué de rassurer convenablement lorsque les mots sont confus. 

Il est pertinent de partager avec les plus proches l’évolution de sa propre compréhension pendant le parcours pré opératoire. Parfois le proche peut venir poser ses propres questions aux intervenants. 

S’il se sent investit, la perspective de perdre l’autre au bénéfice de sa nouvelle vie est moins présente. 

Il ne faut pas hésiter à expliquer la cohérence de la démarche médicale dans un état physique pathologique. En effet, l’obésité est une maladie qui peut générer bon nombre de comorbidités dont le patient découvre souvent la présence au cours des examens effectués pendant la préparation. 

Pour la plupart, et bien heureusement, cela permet d’anticiper des troubles médicaux plus importants. 

L’histoire du patient ayant été analysé par chaque intervenant médicaux et paramédicaux, elle permet de répondre à la pertinence de l’utilisation d’une chirurgie bariatrique. 

Cette évolution de sa propre compréhension rend plus aisé l’échange avec le proche. Les mots trouvent alors leur place et leur sens. Cette étape est accompagnée par la psychologue qui permet au patient d’avoir le recul nécessaire à cela. 

L’approche auprès des plus âgés (parents ou grands-parents) et des plus jeunes (enfants) ne doit pas se faire dans une projection longue. En effet, la gestion de l’information est plus aboutie lorsqu’elle est courte et non ruminée pendant plusieurs mois. Le patient doit pouvoir répondre à suffisamment de questions pour rassurer ou montrer sa connaissance du sujet. Il parait alors suffisamment compétent pour être compris. Il est bien entendu inutile d’entrer dans le détail si le patient ne le souhaite pas ni si le proche n’en a pas besoin. 

L’enfant quant à lui, doit pouvoir sentir son parent serein et confiant, peu de détails sont utiles. Juste l’essentiel d’une projection positive à laquelle le parent apportera du crédit. Le médecin apporte une solution et cela doit être expliquer à l’enfant comme un acte bienveillant ! La question de la maladie ne se fera éventuellement qu’au cas par cas que pour les enfants les plus âgés. Les plus jeunes doivent comprendre qu’il va se passer quelque chose mais ne surtout pas dramatiser. 

Le rapport au corps doit rester serein et sain aux yeux de l’enfant qui ne doit pas surréagir en mettant en place un mécanisme miroir qui entrainerait un mal aise autour de son propre corps. La psychologue de l’équipe sera présente pour accompagner cette annonce au besoin. 

Quant aux collègues, voisins, connaissances...Ils ne seront informés que si le patient estime cela pertinent. Au-delà de la question d’assumer ou non sa démarche, il s’agit simplement du besoin de la partager ou pas. Ceci se fera au cas par cas. Parfois juste annoncer que l’on prend soin de soi ne justifie pas forcément d’entrer dans le détail si on n’en ressent pas le besoin. 

Chaque patient a besoin de soutient. Il le trouvera à plusieurs endroits et quand il sera prêt à le chercher. L’équipe pluridisciplinaire est présente tout au long du parcours pré et post opératoire pour accompagner cette (r)évolution de vie. Les groupes de paroles permettent un espace de parole sécure et ouvert pour accompagner ces étapes de vie qui entoure la démarche médicale et auxquelles on ne pense pas forcément lorsque l’on pousse la porte du centre. 

Confiance en soi et aux autres, un challenge dans le challenge !